Mes gestes au hasard menèrent à nouveau
dans les villes et les voies
Observant par les fenêtres les conduits
de loin j’ai cru voir un homme mais c’était
un trou
J’ai cru voir ma mère mais c’était un trou
J’ai cru voir une fête mais c’était un trou
J’ai cru voir quelqu’un d’autre mais c’était moi
J’ai cru voir une biche c’était le trou
J’ai cru voir une cage mais c’était ma figur
J’ai cru voir une boule
mais cette boule
c’était ma main
De loin
J’ai j cru voir des flamm c’était les mèches
d’un malade
J’ai cru voir des flamm c’était mon reflet
Croyant voir la nuit je voyais du sable
J’écrivais quand je dormais je dormais j’écrivais
Je m’endormais dans une phrase
et je donnais du sens aux murs aux couchage
L’eau donnait du sens je buvais
Les coups donnaient du sens discrètement je me
frappais
J’ai essayé de boire mes yeux
avec une paille mais je suis morte c’est faux
ma parol a des pulsions
tout comm si l’air produisait des images
de grandes surfaces et la cage thoracique des
oiseaux
Je frottais les images
Le monde s’alignait mon aventure s’apaisait
***
la médecine vérifie le corps avec un petit marteau
pourquoi je ne pourrais pas vérifier avec
des paroles
qui passent une flèche là
tais-toi tais-toi
***
(…)
J’ai mythonné mon père j’ai mythonné ma
mère j’ai mythonné mes
morts mes soeurs mes frères
j’ai mythonné moi-même
je ne pus m’empêcher
***
Je jure que tout existe
***
Je deviendrai les personnes blessées
pour comprendre les personnes blessées
Le livre du large du long, Laura Vazquez, Editions du sous-sol
Article par Céline Dessaigne